samedi 18 août 2012

Le chemin continue


Me revoilà à taper sur mon clavier pour un dernier petit mot sur ce blog...

En effet, une page se tourne, mais le livre de ma vie continue à s'écrire. Peut-être aurez-vous l'occasion d'en suivre un autre épisode, sur un autre blog, pour un autre voyage... Qui sait ?



Petit retour en arrière, plein de nostalgie, sur les dernier jours passés au Togo.

Après mon séjour au Ghana, il ne me restait plus beaucoup de temps à passer parmi mes amis togolais et j'ai du rapidement commencer à faire mes aurevoirs.

Entre temps, les nouvelles stagiaires arrivaient pour prendre la relève et je me devais, en tant que Dagan (grande sœur), de les faire visiter la ville, de leurs présenter mes amis, de leur montrer mes habitudes au marché etc. J'avoue que j'étais plutôt flattée d'avoir ce rôle et je crois que ça soulageait l'équipe d'AVES qui était très prise par le travail.



J'ai commencé par faire mes aurevoirs au plateau de Danyi (qui ont servi aux présentations pour les nouvelles stagiaires). Fidèle nous a "lavé les pieds" au togogin, Maman nous a préparé un bon fufu et la pluie nous a tous réuni sous un abri. C'était convivial !

Maman a demandé si je dormirai avec elle cette nuit-là, ça m'a beaucoup touché. Malheureusement, j'ai accompagné les autres stagiaires pour dormir dans une maison à deux pas de là.

Le lendemain, il y avait des funérailles d'un parent de la famille Agbavito dans un village de l'autre côté de la frontière du Ghana (qui n'est qu'à quelques kilomètres seulement).

Me revoilà dans une autre aventure pour passer la frontière du Ghana... Nous étions 4 yovos françaises, nous n'avions pas nos passeports, ni nos cartes d'identité et encore moins d'argent. Les négociations ont été longues, très longues... On a d'abord appelé un membre de la famille côté Ghanéen pour qu'il puisse justifier notre venue, tout d'abord ça n'a pas suffit. Mais finalement, les douaniers ghanéens ont accepté de nous faire traverser mais deux blancs durant une heure et les deux autres ensuite. Allez comprendre... Sachant qu'une heure pendant des funérailles ne permet même pas de finir les salutations. Nous sommes tout de même allés visiter le village ghanéen très rapidement et les premières impressions : beaucoup plus grand, étendu, avec électricité, publicité et tourisme ! Très beau paysage, on pouvait voir la chute togolaise de la cascade d'Agumasta. Pour les funérailles, les ghanéens s'habillent en noir, en brun ou en rouge vif avec de très beaux pagnes bien coupés.

Une larme versée en quittant Gabi et nous revoilà sur la route pour Kpalimé.



J'ai continué mes aurevoirs au village de Chéché, à Tagbolokope. La pluie se faisait de plus en plus fréquente. Ca permet de faire la sieste ;)

Nous sommes partis nous balader dans le village avec les enfants de Chéché pour prendre des photos pour les enfants de la correspondance scolaire. Très vite, nous avons été rejoins par 10, puis 20 enfants. L'appareil photo attirait les curieux et chaque enfant voulait être sur la photo.



J'ai poursuivi mes aurevoirs au village de Kébodalave et comme à chaque fois que j'y vais, il a plu, pour le plus grand bonheur des paysans. Derniers sourires de Maman Mathilde et de Papa, dernières canettes partagées et de très bons souvenirs qui resteront gravés.



Un aurevoir au petit Elom aussi, juste au moment où il me reconnaissait vraiment, il était prêt à partir avec moi (sur le moment). Sa grand-mère m'a offert un bracelet, j'ai été beaucoup touchée et gâtée !



Et voilà que la dernière grande fête arrive, la remise d'attestation. Elle a commencé avec du retard, la pluie est venue pour nous faire patienter avec du togogin et des cacahouètes. Au programme : invité d'honneur, discours, remerciements, mouchoirs, cadeaux, repas, sono, photos et attestation. Une très belle fête ! Touchée par les discours, par les efforts pour l'organisation de cette cérémonie, par les amis, par les gestes, par les sourires et par les pleurs. Touchée à m'en souvenir à jamais.

J'ai été gâtée comme dix Noël avant l'heure et à ne plus savoir comment les remercier !

Ils ont si peu, mais donnent tout...



C'est ainsi que s'est achevé mon premier périple au Togo.

J'y ai appris beaucoup, à observer, à ne pas juger, à se mettre à la place de l'autre pour comprendre, à prendre du recul. J'y ai appris le partage, un autre rythme de vie, à relativiser.

J'ai apprécié les bières, j'ai adoré le fufu, j'ai affectionné les gens, j'ai lié des amitiés, j'ai grandis en famille, j'ai aimé cette autre culture et je l'aimerai encore.



Cette expérience, ce projet m'a fait comprendre beaucoup de chose, m'a fait grandir et m'a apporté l'opportunité de continuer dans le domaine de la solidarité internationale.

J'ai saisi cette chance, grâce à vous tous, pour être acceptée en licence professionnelle à Bordeaux pour une formation nommée "Chargé(e) de projet en solidarité à l'international et en développement durable".



J'aimerai remercier mes parents, ma famille, mes amis, mes proches de m'avoir laisser et aider à concrétiser ce projet. Merci pour m'avoir soutenue.



Merci à la Région Alsace et au Conseil Général du Haut-Rhin, dont l'aide financière a été déterminante pour ce projet.

Merci à Intercordia et à mes tutrices pour la formation et l'accompagnement.

Merci au Togo, à ces rencontres inattendues, bonnes ou moins bonnes, à cette nouvelle famille, à ces amis tellement chers maintenant. Merci à NatureOffice.

Merci à Dadavi Christine pour son expérience et son âme togolaise même en France.



Un grand MERCI !