mercredi 26 octobre 2011

Le Togo c’est aussi une terre de contraste …

Le contraste entre blancs et noirs,

Entre mer et montagnes,
Entre goudron et pistes de terre rouge,
Entre forêt tropicale et champs de maïs,

Entre ville et village sans électricité,
Entre 4x4 Nissan et vélo,
Entre gouvernement et associations,
Entre thé et café,
Entre bâtiments administratifs, privés et les boutiques du marché,
Entre hommes et femmes,

Entre polygamie et infidélité des monogames,
Entre pluie et chaleur,
Entre écoles confessionnelles et éducation,

Entre nombre de lieu de culte et nombre d'école,
Entre messes du dimanche matin et sortie du samedi soir,
Entre ciel étoilé de la campagne et nuages de la ville,
Entre l’heure de rendez-vous et l’heure africaine,

Entre l'heure du couché le soir (20 h) et l'heure du levé le matin (5h),
Entre les posters de Jésus et les posters de foot ou de musique RnB,
Entre les pubs de préservatif et le fléau du sida,

Entre médecine traditionnelle et pomade qui soigne fièvre,toux,hémorroïde,... finalement tout et rien,
Entre économie sociale et corruption,
Entre uniforme pâle et tissus colorés,
Entre décharge et verdure,

Entre tourisme et aventure,
Entre néo-colonialisme et développement,

Entre chefferie et gendarmerie,
Entre hospitalité et pauvreté...

samedi 22 octobre 2011

Avexo Tubgbli. A vos souhaits.

Je m'habitue petit à petit à prononcer ces noms à rallonge des villages.

Cette semaine, j'ai donc passé deux jours dans l'un d'eux pour évaluer l'impact et le suivi des conseils que l'ONG, dans laquelle j'effectue mon stage, avait donné aux villageois pour développer leur communauté.

Ce village se situe à une trentaine de kilomètres de Kpalimé, perdu dans la forêt et les champs de maïs, sans électricité, la campagne quoi !
On y arrive après la traversée de 3 autres villages et de longues pistes de terre rouge à trois sur une moto à slalomer entre les trous.
On s'arrète dans le village précédent pour saluer la grand-mère d'un membre de l'ONG AVES-Togo. Cette vieille femme est époustouflante ! A plus de 80 ans, elle passe encore ses journées à égrainer le maïs avant qu'il ne soit amener au moulin pour en faire de la farine. Et tout ça avec le sourire !
C'est chez elle qu'on dormira le soir, à 3 km du village d'Avexo Tugbli.

Et c'est parti pour une marche d'une heure sur piste rouge à travers la forêt de tecks, palmiers, kapokiers géants, bananiers etc... Avec en arrière plan les montagnes. Simplement magnifique !

Dans le village, on part tout d'abord à la recherche du chef traditionnel. Après plusieurs indications, on nous guide finalement à lui et l'on peut s'entretenir avec lui. Le village est un peu particulier car les habitations sont très éparpillées et l'on peut marcher des fois 10 min au milieu de palmiers, cacaoyers, bananiers etc sans croiser personne.
On a pu tout de même croiser des bûcherons (pas de problème de réforestation massive ici), des enfants coupant des palmiers (pour faire le vin de palme, j'ai pu y goûter c'est ... particulier! On appelle ça le "tchouk" aussi), des femmes, des écoliers et des moustiques !!! ( Ils ont eu ma peau mais ça en vallait le coup !)

Au cour de ce petit séjour, j'ai pu observer un peu les écoliers de primaires. Il faut savoir qu'ici les classes de maternelle sont rares et encore plus dans les villages. Les enfants arrivent donc à l'école ( pour les plus chanceux ) au CP1 ne parlant généralement pas le français. Pourtant tous les cours sont en français ... Il y a donc deux classes de CP : CP1 et CP2, mais les élèves ne parlent souvent le français qu'à partir du CM1... Les enfants sont en uniforme souvent beige ou bleu. Ils rapportent le matin un peu de bois pour le professeur qui l'utilise à usage privé. Les enseignants sont souvent privilégiés. Ils inspirent encore au statut d'autorité et de respect.

Je vais essayer de vous raconter un peu l'ambiance de l'habitation dans laquelle j'ai dormi dans l'autre village. Une habitation ici, c'est le groupement de plusieurs petites maisons autour d'une cour. C'est souvent plusieurs membres d'une famille (surtout à la campagne). Dans cette cour, on y fait la cuisine, l'élevage de chèvres, poules, moutons etc, on y fait sècher toutes sortes de graines, on y travaille et on y rit. C'est aussi ses habitants, la grand-mère et son sourire, le bébé que j'ai fait pleurer parce qu'il a peur de ma couleur de peau, les écolières qui vendent leurs caramel à 25 francs, l'oncle qui fait la sieste sur la rembarde, les femmes qui préparent le fufu et les enfants qui jouent.

Je vous laisse profiter des photos...

samedi 15 octobre 2011

Les choses qui surprennent et qui font sourire...

Hier je suis allée acheter du Thé ( petite pensée pour Florence, mais il n'y a que le Lipton ici ), le garçon de la boutique ( qui devait avoir 15 ans ) m'a demandé combien de sachet je voulais ... Ca m'a fait sourire, mais j'ai acheté le paquet entier finalement, il était bien embêté car il ne connaissait pas le prix ...
C'est impressionant tous ce qu'il se vend à l'unité !
Par exemple, ils vendent les médicaments type doliprane à l'unité aussi, emballés dans des sachets 3 fois trop grand.
En parlant de médicaments, les pharmacies ont toutes de beaux bâtiments bizarrement...

Tout est emballé dans des sachets ici : le pain, les sauces, un oeuf, du riz en vrac, les courses, etc dès que tu achètes quelque chose enfaite.
Lorsque le garçon de la boutique a voulu mettre le paquet de thé dans un sachet, je lui ai dit que "ça va aller", que j'allais le mettre directement dans mon sac. Un "vieu" réflexe d' "écolo"français. Il m'a regardé bizarrement ...
Je ne vous explique pas le nombre de sachets plastiques qui trainent dans la rue...

Les déchets, ça aussi c'est surprenant : aucun système d'assainissement n'est mis en place par les "autorités" comme on dit ici, par l'Etat. Donc tout le monde se débarasse de ses déchets comme il le peut avec une facilité remarquable : on les lance simplement au-dessus du mur de la cour ou on les dépose dans la rue à la portée des chiens, poules, chèvres et bestioles en tout genre.

Un peu moins glamour, la poubelle des toilettes est enfaite une simple corbeille où l'on y dépose ses papiers ( le papier toilette n'existant pas, on utilise des feuilles de magazine ou de brouillon qui ne partent pas à la chasse d'eau au seau ... ). Refuge idéal des blattes la nuit ! Humm .... ^^ Et je peux vous dire qu'on économise du PQ !

Tout le protocole des salutations, ça aussi ça fait sourire ! Ca met beaaaaaucoup de temps ! " Et la famille ça va ? Les amis ? Les activités ? etc"

J'ai croisé une vieille voiture peugeot en ville : une ancienne voiture de gendarmerie ! Comme quoi tout se recycle !

La préparation du café, ça aussi c'est drole ! Papa rierait bien de moi. On a une bouilloir électrique dans laquelle on met directement la poudre de café ( locale quand même s'il vous plait ). Biensur ça déborde de partout. Puis on filtre juste avant de verser dans les tasses. Mais mon café ressemble plus souvent à du jus de chaussette qu'à du café noir... Du coup, on y met beaucoup de sucre.

La préparation des repas prend souvent des heures avec un seul four en terre cuite. On prépare d'abord la sauce ( toujours avec des oignons, beaucoup d'huile et souvent du "Maggi poulet") puis "la pâte" qui est le plat préféré des gens de Kpalimé. Les africains ont une résistance à la chaleur digne d'un cuisinier de 20 années d'ancienneté !
On garde toujours un peu du plat pour les invités de passage.
Les femmes et enfants mangent rarement à table avec les hommes. ( Pour ce qui est du repas je suis considérée comme un homme ;) ).
La vaisselle est en métal et les tasses en plastique.

Ici, on fait la vaisselle et la lessive avec le même produit "Gémo" normalement prévu que pour la lessive.
D'ailleurs je vous laisse, j'en ai une à étendre !

jeudi 13 octobre 2011

Mon quotidien à Kpalimé

Mon quotidien, c’est le réveil à 6h30 par les cris des enfants, les mots d’éwé, les chants des oiseaux et surtout les coqs !

Mon quotidien, c’est puiser l’eau au puits et aller se doucher au seau le matin à 7h.

Mon quotidien, c’est aller chercher le pain pour 200 francs cfa (environ 35 cts d’euros), puis boire du café et manger des tartines avec de la confiture (Maman, ton pot d’églantine à tenu une semaine et demi, Pauline tu as compris le message ?). Pour le petit dej’ le week-end, c’est omelette–oignons-tomates. (Il y a de l’oignon dans tous les plats ici !)

Mon quotidien, c’est aussi les « Bonne arrivée », les « Ca va aller », les « Tu as mangé quoi ? » et les « Bonsoir » à partir de midi.

Mon quotidien, c’est passer le balai dans ma chambre et ramasser la poussière avec une feuille de papier. C’est étendre ma lessive sur les fils tendus au dessus de mon lit.

Mon quotidien, c’est les coupures d’électricité, c’est des heures à faire la cuisine au four en terre cuite, c’est les siestes après manger, c’est la fraicheur de la pluie.

Mon quotidien, c’est aussi les rires de Mathieu, un enfant de 4 ans et ses « Yovo » (la blanche).

Mon quotidien, c’est les « Daghin » (grande sœur), c’est comme ça qu’on m’appelle à la maison.

Mon quotidien, c’est le Togo-gin à toute heure de la journée  (j’en prends une gorgée seulement pour ne pas vexer).

Mon quotidien, c’est les tours en moto et la visite des alentours.

Mon quotidien, c’est aussi le stage ! Oui oui je travaille… N’allez pas croire que je ne fais que vous écrire toute la journée ;)

dimanche 9 octobre 2011

Kpalimé


Kpalimé c’est la quatrième ville du Togo mais comparable à Mulhouse à peu près…

Kpalimé c’est la ville où je loge, où je vis, où j’me sens un peu déjà comme chez moi.

Kpalimé c’est la fraicheur et la verdure. (Région la plus agréable du pays apparemment, je vous confirmerai ça bientôt. Un tour du Togo sera bientôt organisé.)

Kpalimé c’est comme toutes les villes d’Afrique, c’est les odeurs d’essence et de poules, c’est les pubs coca et de bières, c’est les écoles religieuses, c’est les boutiques au bord de la route, c’est les nids de poules voir plus, c’est les cris des enfants qui t’appelle « Yovo » ( la blanche ), c’est les « Mutuelle de l’espoir », c’est les boutiques d’art et le centre artisanal, c’est les boîtes archi-bondées le samedi soir, c’est le marchandage, c’est les taxis et zémidjans, c’est prendre le temps de vivre…

Kpalimé c’est aussi ses alentours juste MAGNIFIQUE ! (oui oui je suis bien une Stahl !), c’est la montage (sommet max un peu plus de 900 mètres),  c’est sa forêt digne d’un dessin animé Tarzan ou le Roi Lion (ses tecks, manguiers, kapokiés, bananiers, café, cacao…), ses cascades magiques mieux qu’en photos, ses villages…

Kpalimé, c’est tellement de choses à voir ! J’en prends plein les yeux ! Je n’ai même pas trop le réflexe des photos et c’est un peu déplacé des fois donc excusez mon égoïsme mais j’essaie de m’imprégner au maximum de cet atmosphère.

samedi 8 octobre 2011

Parlons cuisine !


Alors pour mon premier soir au Togo, on m’a préparé le fufu ( à prononcé « foufou »), c’est une pâte à base d’ignames pilés. On mange le fufu avec de la sauce souvent à base de légumes (courgettes, tomates, aubergines, gombo…). Ca se mange avec les doigts et c’est tout un art de ne pas en mettre à côté !


J’ai  aussi mangé la pâte (c’est effectivement une pâte souvent à base de maïs), on la mange avec différentes sauces et avec les doigts.


J’ai pu goûter une salade d’avocat (Les avocats ici font le double voir le triple de ceux qu’on trouve en Europe et sont légèrement plus citronnés).


Il faut savoir que tout ce qui doit être cuit, est chauffé sur un four en terre cuite. C’est toute une technique.


J’ai mangé les omelettes avec oignons et tomates au petit dèj’.


Les bananes plantains avec de la mayonnaise, ce n’est  pas mauvais du tout !
Et le riz-sauce biensur !


Les femmes et les enfants mangent rarement avec les hommes. (Et ici je suis considérée comme un homme, à table en tout cas !) Les gens mangent quand ils ont faim, il n’y a pas vraiment d’heure même s’il y a tout de même trois repas par jour.


Le phénomène Sodabi ou TogoGin (alcool de palme) : on en prend en apéro et même à toute heure de la journée. Les Togolais en raffolent ! TogoGin parce que le vrai gin reste trop cher ici donc ils le font « maison ».


Pour les bières, il y a ici toute une variété et en « format adulte»  s’il vous plait, c'est-à-dire la bouteille de 66cl. Je crois que les alsaciens ont du souci à se faire quant à la décente des togolais. Ils rivalisent largement ! Et ce n’est pas de la bière coupée à l’eau : 6,2 ° en général ! Et en plus, ça nourrit ! (Inutile de dire que ma descente est plutôt restreinte et qu’il ne m’en faut pas beaucoup pour me faire tourner la tête ! L’entrainement en Alsace ne m’a pas suffit ! )


Finalement je vais prendre du poids ici ! A dans 15 kilos !

mercredi 5 octobre 2011

Traditions, Culture


Alors première confrontation à la différence de culture.


Il est de tradition ici de souhaiter la bienvenue (« Bonne arrivée », « Woezon ») mais de commencer les salutations et présentations réelles qu’une fois après que l’invité ou le nouveau venu ait pu boire un peu d’eau.


Dans mon cas, l’eau mit un petit temps à arriver, du coup les gens parlaient éwé entre eux me laissant un peu de côté. Un petit sentiment de solitude m’a envahie mais vite oublié après les présentations.


En tout cas il va falloir que j’apprenne vite les salutations en éwé et sa langue. L’éwé (à prononcer « évé ») est le dialecte le plus répandu dans la partie sud du Togo et c’est également la langue parlée par les membres d’AVES-Togo.

Premières Fois

Les dernières fois ne sont pas les plus importantes, les premières fois restent mémorables !

 

Voilà la première nuit togolaise passée, j’ai même eu froid !!! Y croyez-vous ?


Première bière ambrée taille adulte 65 cl, appelée Awooyo. (Pas mauvaise en plus !)


Première nuit à 18 heures. Il faut s’habituer au noir.


Première douche au seau sous les étoiles.


Première chanson «  Je suis dans la joie », petite pensée pour le Burkina.


Premier fufu (pâte d’igname servie avec une sauce tomate et oignons) qui rime avec premier repas à manger avec les doigts (inutile de dire que je m’en suis foutu partout).


Premiers coups de soleil. Et même pas de premières piqûres de moustiques pour l’instant.


Premières chips de banane.


Première pluie  (de 5 minutes max).


Premières rencontres et premières discussions foot.


Première coupure d’électricité.


Première rencontre avec une blatte.


Première gorgée de vin de palme (ou plutôt d'alcool à brûlé).


Premières parties d'awalé avec une petite fille parlant seulement éwé.(Quand on ne se souvient plus des règles, ça n'est pas évident).


Première fois à 3 sur un Zémidjan ( Taxi moto ).

Premier ananas ( tellement bon ! ).

Premier samedi soir en boîte ( les africains sont quand même super doué en danse ! ).

La magie des premières fois...

Lomé


Lomé, capitale du Togo.


Lomé et sa circulation : ses klaxons, ses slaloms en voiture pour éviter les nids de poules, les clignotants à la main, la quantité de mobylettes et les feux rouges qu’on ne respecte pas.


Lomé et ses pubs de bières, sur les écoles, pour les impôts ou pour les préservatifs goûts banane.


Lomé, la ville toujours active ( même à 4 heure du mat’, j’vais devoir me faire à l’idée d’oublier mes grasses mat’).


Lomé et sa plage de cocotiers, ses vagues dangereuses, ses mosaïques de coquillages et le sable brulant.


Lomé et sa propagande : grand portrait du Président Faure Gnassingbé et ses slogans.


Lomé, ville surprenante.






Fly Away


Je prends le temps de vous écrire pendant mon escale à Bruxelles, durant laquelle je dois attendre 3 heures, pour vous remercier sincèrement pour vos petits mots ! Ca fait chaud au cœur !


Voilà, terminé les listes :


valises pesées : check ;


aurevoirs check ;


dernière dégustation (avant longtemps) de pim’s (fondus) : check ; 


rencontre d’une autre blanche dans l’avion : check ;


sommeil rattrapé : pas encore…


Les dernières fois ne sont pas les plus importantes ; les premières fois restent mémorables !


Je vais donc essayer de profiter de chaque instant et de vous les faire partager au maximum !


Pour ce qui est de mon état d’esprit, je dois dire que je suis moins stressée que mes parents (vous allez me dire que ce n’est pas très difficile mais quand même ;) ). J’attends de voir, sans impatience exagérée, plutôt confiante et curieuse.


En attendant mon prochain article, je vous remercie tous encore et à bientôt !


Prenez soin de vous !