mercredi 23 novembre 2011

Le mariage.

Non pas le mien.
Rassurez-vous,  je ne fais pas un article sur un blog pour vous annoncer mon futur mariage avec un beau togolais ! Vous serez informés en direct en temps voulu. (Blague !)

Je n’ai pas eu de demandes en mariage directement après une courte salutation comme au Burkina Faso (« Tu veux me marier ? »), mais les demandes en mariage camouflées (plus ou moins bien) ne se font pas rares.

Et non, ce n’est pas parce que je suis une fille géniale (humour) et qu’ils auraient pu le découvrir en un regard qui suscite ces demandes, non, il faut bien l’admettre, c’est ma couleur de peau qui parle avant moi et qui me « fait défaut » avec tous les préjugés qu’elle implique. Mais rassurez-vous,  je le vis plutôt bien !

Il y a les inconnus, dans la rue, qui te demandent de t’arrêter et de discuter un peu avec eux. Le moment où ils te demandent ton numéro arrive vite, juste après avoir demandé si tu étais française et ton prénom pour la forme. Tu remercies alors Dieu qu’un de tes amis passe par là et te sorte de cette situation.

Il y a aussi les mères des amis qui aimerait que tu maries leur fils (ou plutôt un de leurs fils, tu n’as qu’à choisir, il y a le choix) parce qu’elles te trouvent gentille (et blanche).

Et enfin, il y a les garçons que tu croises de temps en temps qui commencent à te « courtiser ». Oui oui, ici c’est un verbe qui s’emploie (et se pratique) beaucoup.

L’homme choisit pour le mariage une femme beaucoup plus jeune (environ 10 ans de différence d’âge) pour ne pas qu’elle paraisse  vieille avant lui. Puisque que l’homme apparaîtra vieux plus tard que la femme en comparant l’âge.

L’homme se marie plus tard que chez nous, de même que sa vie sexuelle qui commence plus tard aussi. Un homme de 40 ans encore célibataire ne pose pas de problème. Par contre avoir une petite copine à 20 ans est très mal vu.

L’homme peut choisir d’autres femmes par la suite. Oui, la polygamie reste d’actualité mais devient plus rare par manque d’argent. Néanmoins, elle reste bien ancrée dans la culture et s’affirme sous d’autres formes comme l’infidélité par exemple.

L’infidélité des hommes mariés est très courante, pour ne pas dire acceptée et normale. Ce n’est pas une raison pour un divorce. La femme est sensée garder sa dignité en restant tout de même à la maison. « Soit forte ma fille, c’est en restant que tu prouves à ton mari que tu l’aimes » est un exemple de phrase qu’une mère dira à sa fille trompée.

C’est les conditions de vie qui déterminent et mènent au mariage. Une fille en se mariant, va tout d’abord penser au fait de pouvoir manger tous les jours à sa faim en choisissant son mari (ou plutôt en l’acceptant). Ce n’est pas l’amour qui guidera au mariage. « L’amour ne te donnera pas à manger ».

Finalement, on pourrait penser que le mariage d’amour est un luxe réservé aux riches. Mais ceux-ci en profitent pour prendre plusieurs femmes…

Il ne reste plus que l’amour de Dieu et pour Dieu …

(Désolée pour les fautes d'orthographes ...)

samedi 19 novembre 2011

Un peu de nouvelles


Voilà un petit moment que je n’ai pas écrit… Je pensais que je n’avais rien de bien extraordinaire à vous faire partager ces derniers temps, c’est peut être déjà l’habitude qui s’installe, qui sait. Je n’en n’éprouvais pas trop le besoin non plus.

Mais j’ai décidé d’écrire un peu ce soir (en écoutant  Selah Sue comme si j’étais au concert avec mon petit frère) pour vous raconter mes derniers jours, ma vie de tous les jours enfaite.

Il était programmé que j’aille dans un autre village il y a deux semaines, mais les imprévus de l’Afrique ont repoussé ce programme pour une durée indéterminé. Il est possible que demain l’on décide d’y aller. L’organisation dans la désorganisation… ou l’inverse ?

Je devais faire le suivi du projet de développement du village et devais commencer la correspondance entre une classe togolaise et la classe française de Mme Dietrich. Et j’avoue que je suis assez impatiente de pouvoir m’y rendre.

Je parlais des imprévus : ici, respecter un programme à la lettre relève presque du miracle ! Les visites, la pluie (qui se fait plus rare en ce moment), la fatigue, les réunions (je reviendrai sur le point des réunions), un problème de connexion, …, sont autant d’ « excuses » pour modifier le programme et remettre à demain (ou plus tard).

Remettre à demain n’implique pas plus de problèmes que ça, de même pour les rendez-vous manqués. Il n’y a pas de conséquences majeures. Il n’est pas rare qu’on te dise qu’on se revoit dans l’après-midi et que finalement, on ne se revoit que deux jours plus tard. Personne n’est fâché, il faut juste apprendre à ne pas vivre en fonction des autres car eux-mêmes ne dépendent pas uniquement d’eux.

Les réunions, c’est ce qui a beaucoup rempli ma dernière semaine. Chaque jour, une réunion se rajoutait. On peut vous prévenir le matin même de la tenue de la réunion… si l’invitation n’a pas été distribuée la veille. J’abuse légèrement, mais j’ai déjà vécu cette situation. La ponctualité africaine se vérifie beaucoup dans ces situations : se présenter une heure en retard ne choquera personne. Des fois les organisateurs de la réunion ne sont même pas présents. Les réunions durent des heures, rythmées par différentes acclamations… Elles sont souvent clôturées par un « rafraîchissement » (entendez canettes de bière, de sucrerie type coca ou youki=jus de fruit chimique). Les réunions deviennent donc un véritable budget, même au désavantage de certaines actions …

Si je commence à vous parler du phénomène des associations, je risquerai d’y passer la nuit entre celles créées pour de mauvaises raisons et celles qui manquent cruellement de moyens d’actions. Ce n’est que des exemples, chacune à son histoire parmi les 250 (environ) associations de Kpalimé ! (Ville de 100 000 habitants environ). Et sur celles-ci, combien sont sérieuses et fonctionnent correctement? Je crois que j’ai eu de la chance…

Sinon pas de nouvelles photos d’enfants mignons, ni de coupures d’électricité !

Et je vais vous laisser, parce que ce soir c’est samedi soir ! Et samedi soir c’est…détente ! C’est les bières, la musique et les gens qui dansent autour des tables ! Bonne soirée à tous ! Et merci pour la fidélité.

samedi 5 novembre 2011

La vie au village

Cette semaine, je suis allée passer quelques jours dans un village perdu au milieu des montagnes sans électricité.

Ce petit séjour s'est organisé le matin même après avoir rencontrer la rédactrice du Petit Futé qui est actuellement au Togo pour rédiger l'édition 2012 du guide. L'organisation à l'africaine...

Nous sommes donc partis avec la rédactrice pour lui présenter le projet de tourisme responsable du village de Koudrza Gabi. Nous sommes d'abord passés chez les moines et les soeurs bénédictines, mais étant donné le jour particulier de la Toussaint, nous n'avons pas pu tout visiter.

Petite parenthèse sur le jour de la Toussaint ici : c'est un jour de prière, les gens se retrouvent le soir sur les tombes pour y déposer des bougies. Les cimetières sont situés en bord de route généralement à l'extérieur du village ( juste avant ou juste après). Ils sont abrités par des arbres spécifiques qui empèchent la pousse des herbes et qui embaument le lieu avec l'odeur des fleurs. Les tombes ne sont pas toutes "en dur", cela dépend des moyens de la famille. Souvent, ce n'est qu'un tas de terre délimité par deux arbres plantés à l'enterrement.


Arrivée au village en fin d'après midi, on est accueilli très chaleureusement par les villageois. J'y retrouve Kudzo, son fils Mathieu et Angel avec qui j'avais déjà passé quelques temps à Kpalimé.
Commence alors les nombreuses salutations, présentations et objet de notre visite.
Les salutations qu'on pourrait résumer en "Bonjour. Comment ça va? Bien merci et vous ? Ca va bien." prennent 5 minutes en éwé ! Sans exagérer.

Il y a un temps pour tout ici et surtout pour l'attente. Quant à moi, je me suis habituée mais je sentais bien l'impatience de la rédactrice de connaître l'endroit où elle allait pouvoir s'installer pour dormir.

Une fois la douche au seau au clair de lune et sous un ciel étoilé prise, on nous installe pour manger le fufu. C'est tellement bon ! Mais conseil, il faut éviter d'avoir les ongles longs pour manger avec les doigts. J'ai aussi eu l'occasion de goûter la viande d'agouti ( gros rongueur ), c'est assez tendre comme viande mais au goût relevé.

Les enfants sont venus danser et chanter au son des tambours. Dans tous les pays, les enfants chantent des chansons qui parlent des maris, c'est marrant.

La nuit, grande discussion avec Nida, une étudiante en sociologie à Lomé, sur le statut de la femme, le mariage etc. J'apprends vraiment beaucoup en parlant avec elle. C'est très enrichissant !

Le lendemain, randonnée programmée pour visiter le site de Siatufu ( une grotte et une cascadette ) puis rejoindre un autre village ( Yikpa ) où le projet de tourisme s'installe aussi. La randonnée fut sportive ! Le sentier n'était pas défriché, heureusement que le guide avait prévu sa machette. C'était vraiment une aventure comme dans la jungle. On a même pu entendre les cris des singes.
Les paysages étaient à couper le souffle !

Finalement l'annonce de la pluie nous a fait rentrer plus vite que prévu au village de Gabi pour y passer une dernière soirée.
Les saluations et les verres de Sodabi qui vont avec, se sont succédés jusqu'au soir. (Le sodabi est un alcool fort appelé aussi Togogin.) L'ambiance était au rendez-vous avec les danses traditionnelles des adultes sous l'arbre du village. Encore une très bonne soirée de passée.

Dans le village sans électricité, les habitants se couchent tôt. Nida me fesait remarquer que c'est aussi pour ça que les gens ont beaucoup d'enfants au village, il n'y a que "ça" à faire le soir... Par contre tout le monde est actif à 5 heures le matin. C'est un autre rythme de vie.

Ces quelques jours ont été très intéressant et enrichissant en rencontres, en paysages et en expériences. J'y retournerai, c'est sur !
En attendant je vous laisse vous imprégner de l'ambiance à travers les photos.