Le dernier article était celui de
Pauline, ma sœur, qui était venue me rendre visite et qui racontait ses impressions
d’une première fois en Afrique et du coup au Togo.
Ca m’a fait très plaisir de
partager mon quotidien avec elle, de voir ses premiers étonnements (différents
des miens), de la voir s’adapter petit à petit à la culture togolaise et aussi de
faire la « touriste » avec elle. Ca m’a permis de découvrir des
choses que je n’avais pas pris le temps de faire seule (le grand marché de
Lomé, le Mont Agou, la cascade de Womé, Togoville et Aného…).
J’en profite pour remercier
chacun de vous pour les pensées et les petits gestes transmis qui me touchent vraiment!
A peine remis du séjour avec
Pauline, voilà qu’une étudiante allemande débarque pour visiter l’association
durant une semaine et quelques jours. D’où mon manque d’assiduité pour ce blog.
En ce qui concerne le projet de
forêt naturelle avec les allemands, les premiers jours de travaux
communautaires ont commencés pour la création des germoirs et pépinières. Les
villageois sont vraiment motivés et cela fait plaisir à voir !
En ce moment je m’occupe de l’arrivée
des prochains stagiaires. Je recherche quel type de mission leur serait le
mieux adapté. Je participe à des missions de prospection pour définir le lieu
de la mission et les conditions d’hébergement etc. Et en parallèle, au bureau,
je travaille sur la mise à jour du guide du stagiaire.
Dimanche dernier, nous sommes
tous allés à la cascade d’Agomé-Tomegbe. Une sacrée expérience, car lorsqu’on est
arrivé, il a commencé à pleuvoir et à se rafraichir. Pour tout de même en
profiter, un peu de Togogin nous a réchauffés. Et puis après tout, l’eau ça
mouille. La marche du retour a néanmoins été un peu plus difficile… Tandis qu’on
se baignait tranquillement sous une petite pluie, une très grosse pluie s’abattait
sur Kpalimé avec énormément de vent. Vu les dégâts observés à notre retour, je
pense que c’était l’une des plus grosses pluies qu’il y ait eu durant mon
séjour au Togo. J’ai encore retrouvé hier, sur le toit de la maison, un gros
bout d’une pancarte d’un coiffeur des environs (plus ou moins lointain).
Sinon, ça y est, j’ai pris mon
billet retour. Oui oui, je rentre. Et pour un atterrissage en douceur, je
prévois une escale à Casablanca pour rendre visite à une amie.
Voilà, l’échéance est donnée. Je
dois maintenant réfléchir à l’avenir, un job pour cet été, les démarches de
candidature pour reprendre les études en septembre et mon mémoire pour lequel
je n’ai pas encore trouvé de thème. Pas mal de chose vont se bousculer au fur
et à mesure que la France se rapproche. Je serais remise dans le bain
rapidement !
J’ai été confrontée à une
situation plutôt surprenante (et pas dans le bon sens) il y a quelques temps et
j’aimerais vous en faire part. Des amis de Selom sont venus le voir ayant des
problèmes avec leur stagiaire arrivée récemment. On a décidé d’aller la
rencontrer pour essayer de comprendre le problème et entendre les deux parties.
Je n’arrivais pas à comprendre le réel problème, elle disait qu’elle ne
mangeait pas assez de viande, qu’elle s’ennuyait, qu’elle ne savait pas où
passait son argent et que son projet n’avançait pas comme elle le souhaitait.
Restant bloquée, nous n’avons pas réussi à régler le problème et la stagiaire
est partie deux jours plus tard. Je vous épargne les derniers discours qu’ils
ont échangés pour le peu de courtoisie et d’intérêts qu’ils avaient. J’ai
compris par la suite qu’en réalité, elle ne souhaitait pas s’adapter à la
culture togolaise, qu’elle n’était pas venu pour découvrir et partager cette culture,
ces traditions. Elle ne voulait pas essayer de la comprendre non plus. Elle
souhaitait juste observer les enfants et leur enseigner ce qu’elle avait appris
en France sans chercher à savoir s’il fallait l’adapter ou non. Je ne comprends
pas ce qu’elle recherchait en Afrique. Peut-être la bonne conscience d’avoir
essayer de « changer le monde » durant un mois.
Je comprends maintenant la vision
de certains africains vis-à-vis des blancs et de leur vision néo-colonialiste.
En venant ici, j’ai surtout
ressenti les préjugés des togolais vis-à-vis des blancs. Mais je crois que
certains français ont des préjugés bien pires envers les noirs. Et j’avoue que
j’ai peur de me prendre une grosse baffe à mon retour en France.
En arrivant ici au Togo, je n’ai
pas mis tellement de temps à comprendre les togolais (je ne prétends pas tout
comprendre, mais je pense que j’ai une vision plus ou moins globale de la
culture togolaise). Je me questionne maintenant, combien de temps cela mettra
pour que je re-comprenne les français ?
Il est parfois plus facile de comprendre l'Autre d'une autre culture que l'Autre de son propre pays.