samedi 24 décembre 2011

Le Burkina Faso : un retour à mes sources africaines.

Une semaine passée (très très) vite au Faso, à manger des pastèques et boire des Brakina entre amis.
Un changement d’air qui m’a fait du bien. Il a fait froid et sec avec l’harmattan.
Un an et demi après ma première venue, il n’y a pas beaucoup de changement, seulement le climat.
J’ai l’impression que c’était hier que je les ai quittés. On s’est vraiment bien retrouvés.
Le Burkina c’est différent du Togo pourtant si proche.
Les rues de Ouaga c’est les scooters, les vélos, les taxis verts, les belles voitures et les RAV4, les ânes qui tirent des charrettes, des vaches et chèvres qui traversent la route, les illuminations de Noël, les femmes employées par la ville qui nettoient les rues très tôt le matin…
Ouaga c’est les routes en meilleur état,
c’est une meilleure organisation,
c’est les quartiers riches de Ouaga 2000 et Petit Paris,
c’est les maquis et la musique, (différente qu’au Togo)
c’est le paradis des bijoux,
c’est les pastèques et le bissap’,
c’est des brochettes de viande grillée (mouton, chèvre, bœuf, porc…),
c’est le tô, la sauce arachide et l’atiéké,
c’est les feuilletons mexicains avec Victorine et les pub de Noël,
c’est les « On dit quoi ? », les « c’est comment ? », les « dèh » en fin de phrase, les « c’est cul dèh », les « wallaï » ou  « waï », les « Tanti » et les « attention hein » de Cynthia…
c’est les Kinis et les amis,
c’est la bonne humeur !

J’ai pu retourner une journée à Doulougou, le village où j’étais restée durant 3 semaines en été 2010. C’est beaucoup moins vert qu’à la saison des pluies. Beaucoup d’arbres qu’on avait plantés, n’ont pas résisté sans entretien. Mais ça n’a pas vraiment changé. Le maquis, le marché, l’école, tout est presque comme avant. Le tag est toujours là et bien admiré par les visiteurs. Les classes sont toujours autant chargées mais les professeurs ont tous ou presque changé. J’ai pu remettre les photos promises  à un vieux chez qui on avait planté un manguier. Il en bien pris soin. Il a été touché de recevoir les photos et il se souvenait très bien de nous. Notre venue sous la pluie, pour lui apporter les habits, l’avait marquée.


Eté 2010
Décembre 2011



La traversée du Togo

Ca y est, vous avez de nouveau de la lecture.
Je resitue le contexte de mon périple à travers le Togo : j’avais l’intention de partir au Burkina Faso revoir des amis, début du mois de décembre. Il me fallait donc faire un visa à Lomé pour pouvoir y aller. C’est là que l’aventure commence.

Trouver du temps pour aller à Lomé,  faire les démarches pour le visa de l’Entente, dont je ne savais même pas si on me l’accorderait (il est difficile à obtenir, car peu avantageux pour les pays), bref essayer de programmer ça n’est pas évident. Chaque jour il y a un autre empêchement.

On a appris la visite du partenaire allemand en dernière minute. Après son départ, c’était la dernière chance (plus ou moins) pour partir au moins une semaine au Burkina.

L’allemand (qui s’appelle André) devait arriver le vendredi matin très tôt à l’aéroport. On est parti mercredi début d’après midi pour Lomé pour déposer le passeport directement et pouvoir le récupérer le lendemain. « Sauf que » (refrain habituel de l’Afrique) le taxi pour aller à Lomé s’est arrêté dans une petite ville pour attendre des clients et remplir son taxi (c'est-à-dire 6 personnes plus lui, le conducteur). Résultat on arrive trop tard au service des passeports qui ferme à 16h !!! On est obligé d’y retourner le lendemain matin. On paye 500 Cfa pour retirer les papiers à remplir et on paye le visa. Direction la foire internationale de Lomé : on y trouve de tout et n’importe quoi (un peu comme en France mais en pire). Une moitié de la foire est réservée à la bouffe, à la bière et aux sucreries. L’autre moitié, à l’artisanat africain (bizarrement pas trop togolais), aux habits, aux entreprises, aux écoles et à la médecine traditionnelle (qui traite toutes sortes de maladie comme la fièvre, la toux, les troubles de l’érection, les mycoses etc.).

On récupère l’allemand à l’aéroport le vendredi à 4h du mat’. Inutile de vous dire qu’on n’a pas beaucoup dormi. Et on file à Kpalimé après un bon café. On passe les quelques jours avec lui à parler du projet en allemand, en anglais, en français et surtout avec les mains… Un peu difficile de s’y retrouver mais on se fait comprendre et ça me permet de me remettre un peu à l’anglais.

André devait repartir le mardi matin à 5h. On avait donc prévu de partir dans la nuit de lundi, de le déposer à l’aéroport, d’aller récupérer mon passeport et d’aller acheter mon ticket de bus pour Ouagadougou (le rendez-vous étant à 14h). « Sauf que » ma carte bancaire est restée bloquée dans le distributeur lundi soir. Avec la fatigue, j’ai eu un coup de panique. Je devais donc restée à Kpalimé pour récupérer ma carte le lendemain matin à l’ouverture et rejoindre les autres à Lomé le plus vite possible. Mardi matin, carte débloquée sans soucis (problème de distributeur et non de carte : ouf !). Je trouve un taxi qui se rend à Lomé sans trop de difficultés. « Sauf que » au bout d’une heure de trajet, un pneu de la voiture crève et que la voiture n’a pas de pneu de secours. On attend par solidarité au chauffeur. Ca ne se fait pas trop ici de changer de voiture en cours de route. Finalement, j’arrive à Lomé seulement vers midi. A 16h je récupère mon visa de l’Entente (le visa de courtoisie doit aider à l’obtenir car un autre français n’a pas pu l’obtenir). Directement après, je file à la gare routière pour prendre le bus qui devait partir à 17h.

16h30 j’arrive là-bas, j’obtiens mon ticket. Soulagée ! Mais je n’ai rien prévu pour manger. J’achète donc des bananes pour patienter jusqu’à la prochaine escale. « Sauf que » à 17h, on se rend compte que le bus déjà chargé de tous les bagages n’est pas en assez bon état pour faire le voyage. On attend d’autres bus, ils en choisissent un, transfèrent tout les bagages, réalisent quelques réparations. En attendant, je me fais draguer et bouffer par les moustiques. On part vers minuit. On s’arrête encore pour prendre de l’essence (200 litres) et régler quelques problèmes de mécaniques. Rassurant… Mais j’étais épuisée donc je n’ai pas eu le temps de paniquer avant que le sommeil ne me rattrape. Le bus slalome entre les nids de poules, mais ça ne m’empêche pas de dormir. Une Mama malienne me prend sous son aile. J’étais assise à côté d’elle. Elle me nourrit, m’explique certaines choses, on discute un peu. La majorité des personnes étaient maliennes et musulmanes. On cumulait donc les pauses pipi et prières. Bref on était enfin parti. La route est très mauvaise donc il était prévu d’arriver le lendemain dans l’après-midi à Ouagadougou. Plus de 18 h de bus pour environ 900 km…

« Sauf que » arrivés un peu avant Kara, on est stoppé quelques temps par une manifestation étudiante. En attendant, on mange de la pastèque. A 18h, on atteint la frontière. Tout se passe bien, j’obtiens mes tampons sans problèmes et sans payer. On reprend la route après avoir manger.

L’arrivée à Ouaga est donc décalée dans la nuit. « Sauf qu’ »on est coincé à la douane burkinabè. On doit y passer la nuit… Les maliens sont habitués à ce genre de voyage. Ils sortent leurs nattes, leurs couvertures et leur thé sans râler. Moi, je m’imaginais passer encore une nuit dans le bus avec le froid, les ronflements et ça ne me réjouissait pas vraiment. Après la mauvaise nuit et les courbatures, on repart le matin pour arriver enfin à Ouaga à 11h !

J’y retrouve Victorine enceinte jusqu’au coup et les amis.

Durant cette traversée, chaque fois que j’ouvrais l’œil, je découvrais un tout autre paysage (forêt, cocotiers, savanes, mer, plaines, montagnes…). Le Togo est vraiment diversifié ! C’est la période où l’on met le feu aux champs, le paysage est brûlé c’est dommage. Surtout dans le nord où la végétation se fait plus rare.

Je vous souhaite à tous de très belles fêtes de fin d’année ! Je pense bien à vous !

lundi 12 décembre 2011

Le Togo, entre France et Allemagne


Il faut savoir qu’avant d’être une colonie française, le Togo était allemand. Et il en garde encore des traces : les bâtiments administratifs, les routes, les bières allemandes, les cimetières…

Il n’est pas rare d’entendre un togolais dire qu’il aurait préféré rester allemand. Les allemands ont en effet réalisé plus de choses pour le développement du pays, à les entendre.

Beaucoup d’élèves apprennent l’allemand à l’école.

Face au désintérêt grandissant de la France, les initiatives allemandes se multiplient (partenariat d’associations, réponses d’appel à projet, subventions…). (C’est ce que je constate à mon niveau.)

Il est dit ici que la France freine le développement économique du pays en privant le pays d’autres partenaires économiques pour exporter leurs produits.

On a accueilli ces derniers jours un tout nouveau partenaire allemand. J’étais un peu perdue entre l’allemand, l’anglais, le français et l’éwé, mais c’était vraiment très intéressant comme échange.

Ce partenaire nous propose de financer un gros projet de reboisement et de projets sociaux dans le cadre de la protection durable du climat et de l’environnement. C’est un grand tournant pour l’ONG, on va avoir beaucoup de travail et tant mieux !

Je l’aime bien cet allemand ! En plus, il a ramené des petits gâteaux de Noël ! :D



Sinon, une tante de certains membres de l’association que j’ai l’occasion de rencontrer deux-trois fois est décédée. J’ai pu assister à une partie des funérailles dans son village natal (que je connaissais déjà). Il y avait beaucoup de monde au village. Ici ceux ne sont pas les enfants de la personne décédée qui organisent les funérailles, ceux sont les cousins-cousines, les enfants du frère ainé de la défunte. Les femmes pleurent tout d’abord leur sœur (au sens large) puis il y a la veillée où l’on fête avec de la musique, des danses, des chants, des tamtams, des prières etc. Le lendemain, c’est la cérémonie à l’église, puis la cérémonie traditionnelle et enfin l’enterrement (auxquels je n’ai pas assisté par respect, beaucoup de femmes n’y ont pas assisté non plus). L’ambiance était spéciale, des pleurs puis des sourires, c’était émouvant. Un portrait de la tante était accroché sur un arbre au milieu de la cour de son ancienne maison. Les femmes avaient sorti les très, très, très grandes casseroles pour faire à manger à tout le monde.
Les femmes du village ont apporté du bois à la famille pour les aider à "compenser" son absence.



Sinon je suis allée chez la couturière pour me faire faire ma première robe en pagne.

L’allemand est aussi photographe, les photos sont à venir.

Sinon je pars mardi soir pour le Burkina Faso finalement, les imprévus de l’Afrique ;)

Donnez moi un peu de vos nouvelles !

samedi 3 décembre 2011

Nouveau village, nouvelles expériences : Togbolokope.

Nouveau village nommé Togbolokopé (à prononcer comme ça s’écrit) à une heure de moto environ de Kpalimé mais dépaysement garanti ! Ici (à Kpalimé), on dit que là-bas c’est le paradis mais que pour y arriver c’est l’enfer. En effet, le chemin est en très (très très …) mauvais état, une voiture ne peut pas y accéder et le chemin, ou plutôt le sentier est en sable… Mais arrivée au village, malgré le sable sur tout le corps, tu ressens vraiment une sensation de bien-être. Le village est fait de cases aux toits en paille et sans clôture autour des habitations. Le village est propre : aucun plastique visible (assez rare pour le mentionner). Pour planter le décor paradisiaque : du sable fin, des cocotiers, le soleil, un peu de vent et la bonne humeur des villageois. C'est un village de tisserins, ils confectionnent des pagnes typiques du Ghana qui se trouve juste à 10 km. Le soir, pas d’électricité, seul le ciel étoilé, la radio et le sodabi pour faire durer la soirée (qui commence à 18h).

Nouvelles expériences aussi comme manger du serpent (« c’est de la bonne viande ») ou se faire réveiller par les coqs à 2 heures du matin ou encore par les chasseurs la nuit.

Nouvelles rencontres et nouveaux étonnements. Les enfants demandent plus facilement au village un cadeau du blanc. Je n’avais pas encore été confrontée à cette situation et j’ai essayé, bien que mal, de démentir les idées sur-faites sur les blancs.

J’ai choisi ce village pour mettre en place une correspondance scolaire. J’ai donc rencontré le corps enseignant et j’ai assisté à un cours pour les CP1 et CP2. C’était très intéressant de voir comment on enseigne le français (langue officielle du pays) à des enfants qui parlent uniquement l’éwé depuis leur naissance.

Pourquoi ce passage dans ce village ? Il est temps que je vous explique un peu ce que je fais parce que, si si je travaille quand même ! Alors étant donné la fin de l’année qui approche, on fait le point sur les projets que l’ONG a mené essentiellement dans les villages, pour envisager un renouvellement ou non des projets pour l’année 2012 et pour effectuer le rapport annuel à remettre au Ministère du développement. Je suis donc allée dans ce village, accompagnée d’un animateur de l’ONG qui me traduisait l’éwé, pour questionner les villageois au sujet du projet et pouvoir constater par moi-même.

Ma mission étant remplie, je suis allée proposer mon « projet » de correspondance scolaire à l’école dont j’avais déjà rencontré le directeur. J’ai maintenant les lettres des élèves et instituteurs, espérons qu’elles arrivent à destination !

Je vais aller passer quelques jours à Lomé avant d’aller au Burkina Faso pour revoir des amis. J’aurais encore des choses à vous raconter surement.

En attendant mon retour, je vous souhaite une bonne préparation des fêtes et à bientôt.