jeudi 19 janvier 2012

L'amitiés, de près et de loin.


En ce début d’année, certaines choses ont commencé à me peser. J’avais un problème avec ma couleur de peau et ce qu’elle implique. J’avais envie de passer inaperçue un peu, mais c’était loupé dès que je sortais seule. La drague, la demande de cadeau et les préjugés sur les blancs m’agaçaient beaucoup. Je me sens tellement loin de l’image qu’ils ont des blancs, mais je ne peux pas leur en vouloir… Les échos, les informations, la politique étrangère n’aident pas à changer ce regard.

Maintenant, j’ai du plaisir à sortir seule dans le quartier. On me salue, on me sourit, simplement (et l’on rigole quand je baragouine quelques mots d’éwé). Il n’y a plus ce regard de curiosité, de questionnement, d’inquiétude qu’avaient les gens, les adultes comme les enfants. Je me suis liée d’amitié avec un vieux du quartier : Monsieur Paul (j’ai oublié son nom de famille :s). On fait quelques pas ensemble le soir, il m’apprend quelques mots d’éwé, me présente à ses amis (comme une amie). Les femmes lui demandent en rigolant si je suis sa femme et lorsqu’il répond « non », elles demandent pourquoi. La différence d’âge n’est vraiment pas un souci ici… Il m’aide à m’intégrer dans le quartier et c’est vraiment agréable. Je suis l’amie de Monsieur Paul maintenant, je ne suis plus la petite yovo (blanche) qui cherche du pain (sucré et encore chaud) le matin.

On me demande souvent de devenir mon ami. Toutes sortes de personnes, mais pour des raisons différentes selon le cas.

Les hommes qui m’accostent dans la rue entendent (et attendent) beaucoup plus par le terme « ami » en tentant de me demander mon numéro.

Les enfants me voient au loin, m’attendent, me suivent avant de demander timidement mon prénom et où je vais. Ils m’accompagnent et avant de se quitter, me demandent s’ils peuvent devenir mon ami et si l’on va se revoir. Ca me fait sourire. Je leur réponds que l’on va se recroiser souvent sur le chemin.

Les femmes aussi me demandent d’être mon ami, des fois par curiosité, des fois pour montrer aux copines que l’on fréquente les blanches, des fois par intérêt (financier ou autre)…

Les amitiés qui se créent réellement sont rares et prennent autant de temps que chez nous. Mon amie sociologue est repartie sur Lomé. C’est dommage, elle m’apprenait beaucoup sur la culture togolaise, même si c’est une « fille de la ville ». Mais j’ai fais une autre belle rencontre : Christine, une alsacienne de Mulhouse qui avait rencontré l’association avant ma venue. Elle fait construire une maison dans un petit village de montagne, elle réalise un rêve à 60 ans passés. Je vais passer le week-end chez elle, je me réjouis. On va parler mec et manger du chocolat comme elle dit ! J

Les amitiés lointaines restent proches et les amitiés proches peuvent paraître si lointaines parfois.

Sinon, j’ai une pensée pour Maman tous les jours : je fais le ménage dans ma chambre et surtout la poussière tous les jours !  C’est la période de la poussière avec l’harmattan (vent froid et sec).

Je vous embrasse fort. Prenez soin de vous et donner moi des nouvelles !

samedi 7 janvier 2012

Les fêtes au Togo

Cette année je n'étais pas trop dans l'ambiance de Noël. Ici, il n'y a pas le froid (quoique), la grisaille, la neige, les tisanes au coin du feu, les chocolats chauds, les marchés de Noël et le vin chaud, les illuminations, les sapins, les petits gâteaux de Noël... Il n'y a pas cette magie de Noël.

Les fêtes ici, se passent surtout entre amis. Vous comprendrez que rassembler une famille entière d'environ 50 personnes est chose impossible.
Il y a cette vision très religieuse des fêtes. Il y a des temps de prière.

Pour Noël, on fête plutôt le 25 avec un bon repas (fufu et poulet), on sort boire au bar. Tout le monde est dehors, il y a des pétards, du bruit, de l'ambiance.

Pour Nouvel An, le soir du réveillon, les gens vont à la messe ou prient chez eux (pour les catholiques). Après minuit, on sort boire un verre dehors, mais il fesait tellement froid (15 degrés) qu'on a pas duré.
C'est le 1er et le 2 ( jours fériés) que l'on fête vraiment. On mange fufu, on sort les bouteilles d'alcool. On passe de maisons en maisons pour souhaiter les voeux de bonne année (Santé et Argent) et on re-mange et on re-boit encore et encore.
On fête plus ou moins "bien" selon les moyens financiers... Autant vous dire que la fête n'a pas été exeptionnelle, mais j'étais entourée et j'ai passé de bons moments !

Maintenant il est temps de finaliser tous les rapports de fin d'année et les perspectives de cette année !