dimanche 26 février 2012

Fête à Kébo


Voilà je me remets à écrire un peu. Ces derniers temps, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer !

Dimanche 12 Février, nous étions invités (l’équipe AVES) par Christine pour la fête de son village.

Cette fête a pour but de fêter la nouvelle année et de réunir (et réconcilier)  toutes les familles autour d’un repas commun sur la place publique. Chaque quartier prépare un plat, apporte du togogin qu’on dispose face à la Chefferie.

Durant cette fête, il y a eu beaucoup de prières : la prière d’ouverture récitée par le chef, la prière en chant, la prière de bénédiction des hommes, celle des femmes et celle des enfants, la prière aux ancêtres (réalisée par des initiés), la prière commune où chacun prie pour soi à voix haute (un sacré brouhaha)  et la prière de clôture. C’est impressionnant la ferveur qui ressort de ces prières !

Il y a eu la cérémonie de réconciliation indispensable pour que tout le monde puisse partager les plats et manger ensemble. Si une famille est fâchée avec une autre, ses membres ne peuvent plus manger ensemble. Si par malheur cela se produit, le membre de la famille peut être atteint d’une maladie et mourir en deux jours. Mais heureusement que les symptômes de la maladie sont reconnus facilement et qu’une cérémonie de réconciliation avec de l’eau bénite suffit à soigner le mal et sauver la vie.

On a donc partagé les plats, des fois très épicés pour nous, dans une ambiance de fête. Etant des invités pour le village, nous avons été privilégiés, comme toujours. L’hospitalité togolaise !

jeudi 9 février 2012

Le « normalement » à la togolaise


Le « Normalement » c’est un peu comme le « Sauf que », on ne sait jamais vraiment de quoi va être demain… et ça ne me déplait pas !

J’ai appris à utiliser quotidiennement le terme « normalement » suite aux nombreux « sauf que » togolais.

Pour les dernières nouvelles, je devrais déménager bientôt « normalement ». Mais l’adresse reste inchangée, pas d’inquiétudes !

Ca fait un petit moment que je n’ai pas écris je sais et j’en suis confuse, mais je vais essayer de me rattraper !

On m’a demandé beaucoup de nouvelles de Monsieur Paul : toujours très aimable ! Il a réussi à me « trainer » à la messe/prière du matin (réveil à 5h30). Pensez bien que je ne l’ai fais qu’une fois, vraiment que pour lui faire plaisir (et un peu par curiosité). C’était en semaine, tôt, pour que ceux qui partent « au service » (un emploi salarié) puissent y assister. La messe était en éwé, mais le curé a fait une petite traduction rien que pour moi ! C’était touchant ! Monsieur Paul m’a demandé si j’allais revenir le lendemain… j’étais bien embêtée, mais je lui ai fais comprendre que je ne pratique pas ma religion de cette façon. J’ai eu le sentiment qu’on voulait m’évangéliser à plusieurs reprises… C’est assez ironique quand on pense que c’est nos ancêtres qui sont venus évangéliser les gens ici ! Les gens ne comprennent pas pourquoi les européens se sont tellement détachés de la religion et de sa pratique. Pour mon cas, je crois que c’est en voyant ce que les hommes sont capables de faire au nom de la religion. En partie en tout cas…

J’ai assisté à 2 messes du dimanche, mais jamais du début à la fin. En général, j’arrivais plutôt vers la fin… Je crois que je suis allée plus souvent à la messe ici qu’en 5 ans en France. Le dimanche toute la population se retrouve en chant, en danse, en prière à l’Eglise. Les femmes sortent leurs plus beaux habits, toujours plus colorés les uns que les autres. C’est les couleurs des habits qui mettent autant de lumière dans les églises togolaises (faites seulement de briques brutes souvent). J’étais désespérée en voyant tout l’argent que les villageois si pauvres pouvaient mettre dans la construction d’une église. Mais en discutant avec Christine, je me suis rendue compte que c’est tout ce qu’ils ont pour espérer.

Ce qui m’a marqué pendant ces messes c’est bien sûr la joie et l’espoir que l’on ressent dans les chants, la musique et les danses. Mais aussi les différentes quêtes qui m’ont étonnée : il y a la quête habituelle comme chez nous (d’après mes souvenirs :p ), les quêtes par jours de la semaine de naissances ( exemple : les gens nés le lundi sont appelés, puis ceux du mardi etc)(il y a une certaine concurrence entre eux) et il y a aussi une mise aux enchères (assez surprenant dans une église) de fruits par exemple. Les chants sont soit accompagnés par des tambours ou soit par une fanfare, ce qui donne un certain dynamisme durant toute la matinée où dure la messe.



Lorsque les allemands étaient revenus, nous sommes allés dans le village de Fokpo (où se trouve une partie du terrain à reboiser) pour officialiser le projet avec le chef traditionnel du village et signer le contrat. Les villageois nous ont accueillis comme des libérateurs (c’est l’impression que j’ai eu du moins). Des chants, des danses, des sourires, des rires, de la joie, de l’espoir, de la curiosité et de l’attention. Les photos parlent d’elles-mêmes. Le fait qu’ils soient allemands a accentué la chose je pense. Un villageois a même fait remarquer que les allemands avaient colonisé 30 ans le Togo et qu’ils avaient réalisé beaucoup de choses pour le pays. Il a fait le parallèle avec le projet de reboisement qui doit durer 30 ans minimum et qu’il espérait qu’ils allaient réaliser autant de choses.

Le projet consiste à recréer une forêt naturelle pour compenser les rejets carboniques des entreprises européennes. Ces entreprises financent donc la plantation d’arbres et les projets sociaux. (www.project-togo.de pour les curieux)



Lorsque les habitants te reçoivent, on mange fufu en général. C’est le plat de fête, des grandes occasions. Et s’ils sont heureux de votre présence, le chef et les notaires sortent leurs belles bouteilles d’alcool fort et du vin rouge en brique. Personne n’aime mais c’est une grande marque de joie pour un accueil chaleureux.

Voilà je crois que vous avez assez de lecture pour le moment !

A bientôt !