jeudi 29 mars 2012

Comprendre l'Autre

Je crois que j’ai pris un peu de retard … alors je vais tenter de me rattraper !

Le dernier article était celui de Pauline, ma sœur, qui était venue me rendre visite et qui racontait ses impressions d’une première fois en Afrique et du coup au Togo.

Ca m’a fait très plaisir de partager mon quotidien avec elle, de voir ses premiers étonnements (différents des miens), de la voir s’adapter petit à petit à la culture togolaise et aussi de faire la « touriste » avec elle. Ca m’a permis de découvrir des choses que je n’avais pas pris le temps de faire seule (le grand marché de Lomé, le Mont Agou, la cascade de Womé, Togoville et Aného…).

J’en profite pour remercier chacun de vous pour les pensées et les petits gestes transmis qui me touchent vraiment!

A peine remis du séjour avec Pauline, voilà qu’une étudiante allemande débarque pour visiter l’association durant une semaine et quelques jours. D’où mon manque d’assiduité pour ce blog.

En ce qui concerne le projet de forêt naturelle avec les allemands, les premiers jours de travaux communautaires ont commencés pour la création des germoirs et pépinières. Les villageois sont vraiment motivés et cela fait plaisir à voir !

En ce moment je m’occupe de l’arrivée des prochains stagiaires. Je recherche quel type de mission leur serait le mieux adapté. Je participe à des missions de prospection pour définir le lieu de la mission et les conditions d’hébergement etc. Et en parallèle, au bureau, je travaille sur la mise à jour du guide du stagiaire.

Dimanche dernier, nous sommes tous allés à la cascade d’Agomé-Tomegbe. Une sacrée expérience, car lorsqu’on est arrivé, il a commencé à pleuvoir et à se rafraichir. Pour tout de même en profiter, un peu de Togogin nous a réchauffés. Et puis après tout, l’eau ça mouille. La marche du retour a néanmoins été un peu plus difficile… Tandis qu’on se baignait tranquillement sous une petite pluie, une très grosse pluie s’abattait sur Kpalimé avec énormément de vent. Vu les dégâts observés à notre retour, je pense que c’était l’une des plus grosses pluies qu’il y ait eu durant mon séjour au Togo. J’ai encore retrouvé hier, sur le toit de la maison, un gros bout d’une pancarte d’un coiffeur des environs (plus ou moins lointain).

Sinon, ça y est, j’ai pris mon billet retour. Oui oui, je rentre. Et pour un atterrissage en douceur, je prévois une escale à Casablanca pour rendre visite à une amie.

Voilà, l’échéance est donnée. Je dois maintenant réfléchir à l’avenir, un job pour cet été, les démarches de candidature pour reprendre les études en septembre et mon mémoire pour lequel je n’ai pas encore trouvé de thème. Pas mal de chose vont se bousculer au fur et à mesure que la France se rapproche. Je serais remise dans le bain rapidement !

J’ai été confrontée à une situation plutôt surprenante (et pas dans le bon sens) il y a quelques temps et j’aimerais vous en faire part. Des amis de Selom sont venus le voir ayant des problèmes avec leur stagiaire arrivée récemment. On a décidé d’aller la rencontrer pour essayer de comprendre le problème et entendre les deux parties. Je n’arrivais pas à comprendre le réel problème, elle disait qu’elle ne mangeait pas assez de viande, qu’elle s’ennuyait, qu’elle ne savait pas où passait son argent et que son projet n’avançait pas comme elle le souhaitait. Restant bloquée, nous n’avons pas réussi à régler le problème et la stagiaire est partie deux jours plus tard. Je vous épargne les derniers discours qu’ils ont échangés pour le peu de courtoisie et d’intérêts qu’ils avaient. J’ai compris par la suite qu’en réalité, elle ne souhaitait pas s’adapter à la culture togolaise, qu’elle n’était pas venu pour découvrir et partager cette culture, ces traditions. Elle ne voulait pas essayer de la comprendre non plus. Elle souhaitait juste observer les enfants et leur enseigner ce qu’elle avait appris en France sans chercher à savoir s’il fallait l’adapter ou non. Je ne comprends pas ce qu’elle recherchait en Afrique. Peut-être la bonne conscience d’avoir essayer de « changer le monde » durant un mois.

Je comprends maintenant la vision de certains africains vis-à-vis des blancs et de leur vision néo-colonialiste.

En venant ici, j’ai surtout ressenti les préjugés des togolais vis-à-vis des blancs. Mais je crois que certains français ont des préjugés bien pires envers les noirs. Et j’avoue que j’ai peur de me prendre une grosse baffe à mon retour en France.

En arrivant ici au Togo, je n’ai pas mis tellement de temps à comprendre les togolais (je ne prétends pas tout comprendre, mais je pense que j’ai une vision plus ou moins globale de la culture togolaise). Je me questionne maintenant, combien de temps cela mettra pour que je re-comprenne les français ?
Il est parfois plus facile de comprendre l'Autre d'une autre culture que l'Autre de son propre pays.

1 commentaire:

  1. Coucou notre fille
    Merci pour ton nouvel article que nous attendions patiemment...
    Ne t'inquiète pas trop pour ton retour...
    Il est vrai que les préjugés font de gros ravages et qu'il n'y a que les rencontres et les expériences qui permettent de les dépasser, quand on y est prêt, et là c'est déjà à moitié gagné... Mais ce que nous voulions te dire c'est que par ton témoignage tu contribues au rapprochement des gens différents et dans les 2 sens...Nous ne sommes pas trop inquiets pour ton retour (et nous nous réjouissons...) parce que ton ouverture d'esprit, ta faculté d'adaptation et ta pugnacité te permettront d'aller au delà de tes éventuelles déceptions et au contraire de combattre ces situations...
    Bisous tout plein et prends soin de toi et de "tes" stagiaires
    Mum and Dad

    RépondreSupprimer